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/// APPEL À CANDIDATURES

Le Nouvel Observatoire Photographique du Grand Est | NOP-GE lance un appel à candidatures aux artistes photographes souhaitant exposer et faire connaître leur travail dans le cadre de la 3e édition de « L’Événement Photographique » qui aura lieu du 25 avril au 12 mai 2025 :

– PRÉSENTATION –

Cette édition 2025 s’articule autour d’une pensée philosophique: H2O entre Charybde et Scylla.
Elle aborde la dimension symbolique et poétique de notre rapport à notre planète, à notre environnement, à notre société, une pensée qui amène une réflexion sur nos modes de vie contemporains et leurs influences sur l’environnement et les hommes.

«L’Événement Photographique» est une manifestation organisée par Le Nouvel Observatoire Photographique du Grand Est (NOP-GE) qui se déroule tous les deux ans sur Nancy et sa Métropole.
Nouvelle plate- forme régionale de diffusion de travaux d’auteurs photographes émergents et d’envergure nationale et internationale, «L’Événement Photographique» #3 accueillera encore une fois cette année plus d’une trentaine d’artistes invités ou sélectionnés suite à l’appel à candidature ou au travers de la Bourse Jeune Création photographique Grand Est.

L’Événement Photographique #3 assurera l’édition d’un catalogue, restituant le travail des récipiendaires de la Bourse Jeune Création Photographique Grand Est ainsi que le travail d’Edward Kaprov en résidence sur le territoire de la Meurthe-et- Moselle fera également l’objet d’une publication. L’appellation de «L’Événement Photographique» est inspirée de la pensée du philosophe Henri Van Lier qui nous apprend dans les cahiers de la photographie de 1983 – dans une photographie il y a toujours des em- preintes lumineuses, c’est-à-dire que des photons sont venus de l’extérieur et ont impressionné une pellicule sensible à ceux-ci –. Selon lui, il se produit à cet instant un événement, «L’Événement Photographique»: la rencontre de ces photons et de cette pellicule.
Le coup d’envoi de cette troisième édition se déroulera le Vendredi 25 Avril à partir de 18h00 et durera du 25 avril au 12 mai 2025 sur le site de L’OCTROI Nancy. Une partie des expositions décentralisées seront accueillies par différentes structures partenaires sur l’ensemble de la Métropole du Grand Nancy et de la ville de Nancy (CCAM, Scène Nationale de Vandœuvre / Muséum-Aquarium de Nancy / Musée des beaux arts de Nancy / Jardin Botanique Jean-Marie Pelt / L’Autre Canal).

« La photographie raconte le monde, l’état du monde et nous donne des éléments pour penser le monde. La photographie est faite pour nous faire réfléchir. Elle n’apporte pas de solutions, mais de la pensée et c’est en cela que c’est intéressant »
Pour chaque édition,L’Événement Photographique propose une nouvelle réflexion artistique s’articulant au- tour d’une pensée philosophique qui se veut ouverte et en lien avec les préoccupations de notre monde. H2O entre Charybde et Scylla constituera la réflexion artistique de cette 3ème édition.

Pensée philosophique #3 – H2O entre Charybe et Scylla


Notre planète, la planète bleue, ainsi nommée vue de l’espace est couverte à 72% de sa surface par les océans. En effet, si l’eau est très présente sur notre Terre elle n’en est pas moins un élément fragile qui mé- rite toute notre attention. Elle est indispensable à la survie de tout être vivant, animal ou végétal. Ce n’est pas un simple liquide, elle dispose de propriétés physiques fort originales qui résultent de la composition même de sa molécule et de la façon dont celles-ci se lient les unes aux autres. On peut ainsi la trouver sous trois formes : liquide, solide ou gazeuse.


Liquide, l’eau qui coule dans nos rivières, façonne nos vallées, alimente nos plantes, nous abreuve et nous donne la possibilité de naviguer d’un continent à l’autre.
Solide, celle des icebergs à la dérive sur nos océans, l’eau de nos calottes glaciaires, de nos merveilleux glaciers, la neige qui tout de blanc recouvre nos paysages et les transforme.


Gazeuse, l’eau des nuages qui nous donne chaque jour un nouveau ciel à lire et celle qui fit avancer nos machines sous la force de sa pression.


Cette eau c’est aussi nous, Être Humain, dont notre corps se compose de 65% d’eau. Elle nous habite chaque jour de notre naissance à notre mort. Impossible de s’en passer sans risquer de dépérir.
Pourtant la possibilité de manquer d’eau potable un jour ou l’autre va croissant dans le monde. Le réchauffe- ment climatique complique l’accessibilité à cette ressource vitale. L’utilisation des ressources en eau dans le monde au cours des quarante dernières années a augmenté de près de 1 % par an. Cette tendance devrait se poursuivre à un rythme similaire jusqu’en 2050 : croissance démographique, développement socio-éco- nomique et évolution des modes de consommation expliquent cette prévision…


Si l’eau nous fait vivre, elle a aussi un caractère tempétueux : inondations, submersions marines, érosions, sécheresses… Chaque année l’eau façonne nos vies et nos paysages de manières plus ou moins violentes. Comment la traitons nous ? Les usines déversant leurs produits chimiques engendrent une pollution de masse, le plastique crée un nouveau continent au milieu des océans détruisant faune et flore, la mer d’Aral disparait privée de l’approvisionnement de ses fleuves lié à la construction de barrage hydro-électrique… Charybde et Scylla sont deux dangers affrontés par Ulysse dans l’Odyssée : l’un étant un gouffre profond, un tourbillon aspirant les navires et leur équipage, le second étant un récif escarpé contre lequel se fracassent les bateaux. En effet, l’expression « tomber de Charybde en Scylla » trouve son origine dans les pages dé- sormais bien connues de l’Odyssée. Le poème est peuplé de monstres et de dieux, de phénomènes merveil- leux et de personnifications de la nature.
Nous avons choisi pour L’Événement Photographique #3, de montrer quel regard portent les artistes pho- tographes sur cet élément et cela au travers du titre annoncé H2O Entre Charybde et Scylla. Comme la lo- cution adverbiale « de Charybde en Scylla » signifie que l’on passe d’une situation qui nous mettait déjà en mauvaise posture à une autre, bien pire encore, que la situation se dégrade de mal en pis. C’est bien ce qui semble se passer aujourd’hui avec l’eau. Mais Nous avons encore le choix non pas de laisser le navire aller vers Charybde ou vers Scylla, mais de garder le cap, de rester sur la ligne, de passer au milieu afin d’éviter le chaos.
Il nous est encore possible d’agir dans le bon sens celui de réduire les émissions de CO2, de la réduction de nos consommations de la prise en compte de l’eau comme un bien collectif qu’il faut préserver… Nous avons donc choisi l’option de rester optimiste et de penser que les choses peuvent s’améliorer ou au mieux en rester au stade actuel c’est pour cela qu’Entre Charybde et Scylla, dans le titre choisi, est une ligne à ne pas quitter afin d’éviter la catastrophe. Nous avons encore un espoir, celui du réveil des consciences et du sauvetage de ce qui nous reste encore à sauver.
L’Événement Photographique c’est pour nous la volonté d’approfondir sans cesse la réflexion photogra- phique, le soutien à la création, l’éducation à l’image, la diffusion, l’exposition de travaux d’artistes photo- graphes reconnus et de regards émergents, constituent les principales missions de notre projet artistique. Porter un regard sur le monde qui nous entoure et questionner nos modes de vie par le prisme photogra- phique sous-entend de questionner la pratique photographique elle-même. Qu’elle soit d’ordre narrative, informative, artistique, documentaire ou encore publicitaire, l’arrivée du numérique a fait de l’image un incon- tournable de notre société.

– EAUX PLURIELLES – 

Il y a de cela une vingtaine d’années, je me souviens d’avoir photographié, de façon quasiment obsessionnelle, les gouttes de pluie sur les vitres des chambres d’hôtel dans lesquelles je séjournais. Des centaines de clichés, cadrés serrés, et qui ne dévoilaient rien du décor environnant. À peine sur certains d’entre eux pouvait-on deviner en arrière-plan le flou d’un paysage urbain ou de campagne. Des masses informes, aux couleurs délavées.


Les photographies ne disaient rien d’autre que l’agencement jamais identique de gouttes d’eau sur une surface vitrée. De l’eau tombée du ciel. Du verre fait par les hommes. La transparence et l’enfermement. En photographiant cela, je mettais en parallèle la mélancolie que provoquait en moi la vie bien trop nomade que je menais alors, et une représentation d’un élément fondamental et nécessaire à la vie, l’eau, par essence fuyant, miraculeux, in-saisissable. Il s’agit là sans doute des meilleurs autoportraits que j’aie jamais pu faire.


Auparavant, j’avais pendant des années photographié l’eau courante des rivières, celle tempétueuse des torrents, adolescente et rieuse des ruis-seaux, l’eau stagnante des mares, profondes des lacs de mon- tagne, écumeuse des littoraux, tranquille des canaux. L’eau des flaques. Celle des trottoirs mouillés. L’eau gelée. La glace. Les glaciers de montagne sur lesquels je ne cesse d’aller depuis mes seize ans, leurs crevasses bleutées, leurs séracs. Puis il y eut la neige, légère, lourde, trempée, fondante, sèche. Et depuis quelques années, après les brumes et les brouillards, les nuages.


Aujourd’hui, je regarde davantage le ciel que la terre. Les yeux per-dus dans ces formations fan- tastiques, d’une complexité inhumaine, renflée, bourgeonnante, étirée, striée, feuilletée, concaténée, ar- chitecture éphémère dont les couleurs, les contrastes, les opacités et les transparences ne cessent de me surprendre, je photographie le temps.
Oui, pour moi, les nuages sont le temps.

L’eau est le temps.
Elle est cet or dont parlait André Breton et dont il s’était fait le cher-cheur infatigable.
Or commun, multiforme, essentiel, précieux, tant lié à la vie que celle-ci ne peut sans lui exister. L’eau nous fait et nous défait, ainsi que le temps dont elle partage la substance fuyante et la beauté impérieuse.

Nous allons. Nous contemplons. Nous fixons sur des supports ce que nous voyons et pensons, et qui
nous survivront. Nous passons.

Je ne montre jamais les photographies que je fais. Je ne les regarde que très rarement après. Elles sont un journal intime que la dégradation des fichiers numériques rendra vite illisible. Mais elles me confortent par leur présence effacée, comme un double de moi-même, une mue laissée au fond de ma mémoire, et qui me dit que j’ai vécu.
On se souvient des derniers mots du personnage de Roy Batty, le répliquant de Blade Runner :
« I’ve seen things you people wouldn’t believe… Attack ships on fire off the shoulder of Orion… I watched C-beams glitter in the dark near the Tannhäuser Gate… All those moments will be lost in time, like… tears in rain. Time to die. »
Nous sommes tous des répliquants, nés d’eaux perdues, flottant dans une existence bornée, nous éblouissant de miracles avant de disparaître dans le tourbillon gazeux du néant.
Et c’est très bien ainsi.

Philippe Claudel, mars 2024

/// Candidater à l’évenement photographique #3

Conditions de participation

– Peuvent participer, tou.te.s les photographes développant un travail artistique ou documentaire d’auteur et ce quels que soient leur âge, leur statut et leur nationalité.

– Il n’y a pas de frais de candidature. 

– Le NOP-GE effectuera la sélection en fonction de la qualité, la cohérence, l’originalité, la singularité et la pertinence des œuvres proposées tout en privilégiant la diversité des regards et des formes photographiques.

– À l’issue de cet appel, chaque travaux sélectionnés seront présentés dans le cadre d’expositions prenant place dans différents lieux de la ville.

– Le NOP-GE ne prenant pas en charge les coûts de production des œuvres exposées, seuls les travaux déjà produits, ou dont le photographe assume le cout de production seront acceptés.

Date limite de dépôt des dossiers : 25 septembre 2024 minuit.

Le dossier devra contenir les éléments suivants :

– Formulaire de candidature dûment rempli en ligne sur https://nopgrandest.org/candidater_ep3/

– Un portfolio au format pdf (poids maximum 5Mo) contenant 15 images maxi. + texte de présentation de la série proposée + une biographie.

– Les images .jpeg au format : 1500 pixels sur le plus grand côté / 300 dpi nommées comme suit : prenom.nom_numéro.jpg

– Un lien we-transfer contenant l’ensemble de votre dossier devra être envoyé avant le 25 septembre 2024 minuit via le formulaire en ligne. 

– Les résultats seront communiqués par mail au plus tard le 17 octobre 2024. 


– Ne sera accepté qu’un seul dossier par personne/collectif.

– Les lauréat.e.s seront sélectionné.e.s sur la qualité, la cohérence, l’originalité et la pertinence de la série proposée.

– La décision du jury de sélection est souveraine et sans appel. Tout dossier incomplet se verra refusé.

– Le coût de production des œuvres est à la charge des photographes sélectionné.e.s.

– Le transport des œuvres aller/retour est à la charge du NOP-GE.

– Les frais d’hébergement le soir du vernissage sont à la charge du NOP-GE (une nuit sur place en accord préalable avec l’association et contre justificatifs). Des logements chez l’habitant et proche du festival seront à privilégier.

Une rémunération forfaitaire au titre de droits d’auteurs sera attribuée à chaque photographe ou collectif..

– La.le photographe atteste que les œuvres sont des créations originales. Il.elle garantit que les personnes qui pourraient figurer sur les œuvres lui ont donné leur autorisation pour la reproduction et la représentation de leur image. 

– Les lauréat.e.s accordent à « L’Événement Photographique » le droit de diffuser librement leurs images à toutes fins de communication en rapport à « L’événement photographique » (médias, presse, magazines, internet, réseaux sociaux, programmes…). Toute utilisation dépassant ce cadre fera l’objet d’un accord écrit préalable entre les deux parties. Dans l’éventualité de l’édition d’un catalogue photographique du festival, la.le photographe accepte que tout ou partie de ses photos exposées soient utilisées à titre gracieux par l’association. Ce catalogue sera réalisé par le NOP-GE ou un éditeur et vendu au profit du NOP-GE.

– Le NOP-GE s’engage à ne pas exploiter les dossiers et les photos non sélectionnées.

– Le NOP-GE assurera la scénographie en collaboration avec l’artiste.

– Le NOP-GE assure les œuvres exposées pour la durée de l’exposition et à la valeur du coût de remplacement de l’œuvre. Le NOP-GE sera tenu pour responsable en cas de dégradations éventuelles survenues aux dates et sur le lieu de l’exposition en fonction du constat établit à réception de celles-ci.